• Semences à partager... Semences libres !

     

    Voici l'invitation que nous vous proposerons cette semaine à la ferme

    Semences à partager... Semences libres !

    Une autre façon d'échanger, dans le don, la gratuité

    Pour contribuer à conserver et développer la biodiversité cultivée

     

    Mise en contexte... Les enjeux

    Si vous pratiquez le jardinage, il vous est sans doute déjà arrivé de conserver les graines produites par les fleurs de vos légumes pour les ressemer l’année suivante. C’est ce que font encore beaucoup d’agriculteurs : on appelle cela les « semences de ferme ».

    Aujourd'hui, de nombreuses menaces planent sur la production et l'échange des semences et, par voie de conséquence, sur la diversité alimentaire qui nous est accessible.

    10 000 ans que les paysans sèment, récoltent puis resèment une partie de leur récolte. Dans cette économie, traditionnelle, les graines s'échangent, voyagent, sont sélectionnées, adaptées, pour produire notre alimentation.

    Semences à partager... Semences libres !

    En une petite centaine d'années, ces très anciennes pratiques, ont été remise en cause. Des législations, des règlements et des normes, sont venues imposer de nouvelles façons de faire. Derrière ce mouvement de fond, des semenciers, de plus en plus puissants, ont cherché à s'assurer un monopole sur le contrôle et la circulation des semences.

    Les paysans se sont vu, progressivement, déposséder de leur savoir-faire. La promesse qui leur était faite par les semencier et vendeurs de pesticides (ce sont les mêmes firmes), étant de leur garantir des rendements et des débouchés vers les filières agro-alimentaires industrielles, aujourd'hui, de se battre dans la mondialisation des échanges.

    L'agriculture paysanne, en polyculture/élevage, a disparu en quelques décennies à partir des années 50. Une grande partie du patrimoine génétique issu des semences paysannes s'est effondrée brutalement, les savoir-faire aussi.

    Sur 30 000 plantes comestibles connues, seules 7 000 sont cultivées. En réalité, 30 plantes nourrissent le monde et 5 cultures céréalières assurent 60 % des apports énergétiques de la population humaine. La FAO estime que 75 % de la biodiversité cultivée a été perdue entre 1900 et 2000. Pour chaque plante, c’est aussi la diversité génétique qui disparaît.
     

    Schéma qui illustre le phénomène d’érosion de la diversité cultivée

    Semences à partager... Semences libres !

    Ces savoirs paysans avaient permis de garantir la libre circulation des semences, la sélection des lignées les mieux adaptées à un terroir, un climat, à des contraintes de stockage et de conservation.

    Les pratiques liées à ces semences de ferme avaient, aussi, permis de sélectionner des légumes et des fruits nourrissants et délicieux, dans une grande diversité de variétés.

    Vers une privatisation du vivant

    Ce mouvement, qui vise breveter le vivant,  à "privatiser" la production de semence, à contrôler, à taxer, voir interdire les échanges (qu'ils soient marchands ou non), s'accélère et s'amplifie.

    Aujourd'hui, deux tiers du marché mondial de semences est contrôlé par seulement 10 compagnies (Monsanto, Pioneer, Syngenta, Limagrain... ). Elles continuent leur politique de rachat de plus petites compagnies, le résultat : concentration des pouvoirs, impositions de nouvelles règles et de semences brevetées, développement des semences OGM.

    Lorsque ces compagnies sont aussi productrices et prescriptrices de pesticides de synthèse... qui sont vendus en "kit" prêt à l'usage...

    Semences à partager... Semences libres !

    Nous, qui pratiquons une "petite" agriculture "paysanne", sommes contraints de respecter et d'appliquer des normes élaborées par l'industrie, pour l'industrie.

    Ainsi, nous avons l'obligation de "choisir", nos semences et plants, dans un catalogue officiel (aujourd'hui par formulaire en ligne). Le choix de ce catalogue étant très restreint (les variétés hybrides étant massivement représentées, les variétés "anciennes", "libres de droits" très rares), nous sommes obligés de demander des dérogations.

    Ne pas nous soumettre à ces règles, nous expose à des sanctions, car il n'est pas possible de recevoir en don ou dans le cadre d'un échange, ou tout simplement d'acheter un semence qui échapperait à ces règles.

    Il est donc devenu urgent de résister au rouleau compresseur de l'uniformisation et de la privatisation du vivant.

    Le futur est entre nos mains !

    Nous vous proposons de participer à un mouvement qui a pour objet de conserver, grâce aux échanges, les semences de légumes, fruits ou fleurs, de les multiplier et de les diffuser à votre tour...

    ... à suivre dans un prochain article qui vous proposera un mode d'emploi.

     

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  • Commentaires

    1
    la fée des prés
    Jeudi 1er Janvier 2015 à 11:11

    Bravo !!!!!!

    J'aime vraiment beaucoup ce blog. Je suis très fière  de mon papa !yes 

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