• Un demi siècle d'agriculture...

    En un demi siècle, les paysages de nos campagnes ont été profondément bouleversés.

    Vue du ciel, notre ferme (cerclé de rouge), permettant de comparer 1950 et 2012

    Un demi siècle d'agriculture...

    Source : geobretagne.fr

    Comme vous pouvez le constater, ce qui est flagrant sur ces photos, c'est la disparition d'une très grande majorité des haies, des arbres, des chemins, des mares ou zones humides... en extrapolant, disparition au moins proportionnelle de la biodiversité. En France, ce sont 750 000 km de haies qui ont disparus  en moins de 50 ans ! Les campagnes de remembrement (regroupement des terres) ont sonné le glas de ce maillage qui façonnait le paysage.

    L'agriculture paysanne, bien souvent marquée par polyculture élevage (coexistence et complémentarité de productions végétales et animales sur une même fer), a cédé la place, dans les années 50, à une agriculture productive, spécialisée, majoritairement intégrée dans des circuits longs (chaîne de production créé par et pour la l'industrie agroalimentaire).

    En arrivant sur la ferme, à St Georges, nous nous sommes intéressés aux anciens cadastres, ce qu'ils révèlent des pratiques agricoles traditionnelles, des échanges et des liens, qui aujourd'hui ont en grande partie disparus.

    Une ferme c'est une histoire, sur un territoire, une histoire en mouvement à laquelle nous participons avec des pratiques qui diffèrent des pratiques agricoles dominantes, ici, la production de lait (essentiellement pour les coopératives, les laiteries).

    De ces années 50 il nous reste une partie des haies et le verger, contrairement à nos voisins qui ont agrandi les parcelles, facilité leur accès, en éliminant haies, arbres, chemins, en bénéficiant, au passage de primes à l'arrachage des pommiers, en privatisant, bien souvent des chemins communaux en les intégrants dans leurs parcelles.

    Comble du paradoxe, certains diraient, de la schizophrénie, ce que l'Europe subventionne d'un côté (surfaces agricole utile, sans arbres ni autre surface non "productive"), elle subventionne son opposé dans des programmes de recréation de haies bocagères (programme Breizh Bocage) !

    En arrivant sur la ferme, nous avons bénéficié d'une haie plantée sur un talus recréé dans le cadre des actions de Breizh Bocage. Cette haie permet de délimiter la parcelle et rempli d'autres fonctions : limiter le ruissellement venant de chez le voisin, limiter l'impact de ses traitements chimiques (sur du maïs), briser la force du vent (vents d'ouest et sud-ouest), et protéger, ainsi les cultures, enfin, créer un nouveau biotope favorable à la flore et à la faune.

    Sur la ferme, création d'une haie sur talus, en limite de prairie

    Un demi siècle d'agriculture...

    Nous avons besoin d'arbres, de haies, de zones humides, de chemins... bref, de tout ce qui permet de créer ou recréer des biotopes riches et productifs en termes de biodiversité et de services rendus par cette diversité.

    Pratiquer l'agroécologie, c'est travailler avec la nature et ce qu'elle a de meilleur et de gratuit à nous offrir : de la complexité, de la diversité, les conditions essentielles pour un écosystème résilient.

    Il nous faut donc planter des arbres, recréer des linéaires de haies, denses, riches en espèces, propice à la présence active de ce que nous appelons : les auxiliaires de cultures.

    C'est par la complexité et la diversité des milieux que nous irons vers l'équilibre.

     

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